Chapitre I - Début de la fin
Un sanglier. Un énorme sanglier. Mort. La tête accrochée au mur. Le visage dévoré par un rictus qui lui donnait un air humain des plus sinistres. On l’imaginait encore courir dans une plaine, ou un bois, ou une montagne, poursuivis par des chasseurs. La bête la plus fière et la plus forte ne peut rien devant l’homme. Sa volonté abat des montagnes. Sa cruauté des animaux. Et il affiche ensuite ses trophées chez lui, sur son mur. Pour montrer aux autres hommes ce qu’il est, c'est-à-dire un sombre salopard.
L’homme m’avait ouvert alors qu’il ne m’avait jamais vu. Il avait fait une erreur en faisant cela. Ils font tous l’erreur lorsqu’on leur parle d’argent. Entre les offres attractives d’une nouvelle échoppe et les manigances financières liées à un commerce illégal, il y a mille manières de le faire ouvrir. Mais certaines hommes, rares, restaient honnêtes et ne m’ouvraient pas. C’était le cas de celui-là. Mais les hommes intègres refusent rarement les charmes d’une jeune femme. Notre homme était de ceux-ci. Celui-là, je l’avais eu en amenant avec moi une de mes amantes. Loin d’être explosive au lit, elle compensait son manque de vivacité sexuelle par une admiration sans borne vis-à-vis de moi. Et quand je lui demandais de montrer ses plus beaux atouts devant un riche propriétaire terrien, elle n’hésitait pas.
Me voilà donc devant cette femme en train de s’occuper de cet homme. Lors de ces jeux, les hommes s’occupent rarement de moi. J’ai tout le loisir de prendre, par-ci par-là, des bijoux, des couverts en elunium (j’étais tombé sur un gros morceau, bien peu de gens peuvent se vanter d’avoir dans leur buffet des couverts d’elunium) et d’autres choses qui me réjouissaient déjà. Yéranda est occupée de sucer le type, qui fermait les yeux. Parfait. Je monte à l’étage. Je découvre une vaste chambre, dominée par un lit à baldaquin, tellement grand qu’on pouvait facilement s’y amuser avec quatre femmes en même temps. Je l’avais vu à l’entrée, le pigeon est un chasseur. Il doit donc posséder quelques équipements, armes ou armures qui sont toujours bonnes à prendre. Je cherche un peu, et je trouve une porte qui donne sur la salle où sont entreposés tous les équipements. Instantanément mon regard se pose sur une magnifique Chain Mail, renforcée comme je le remarque tout de suite par un marteau expert. Je mets la main dessus et remarque le travail exceptionnel que le forgeron a fourni. Mais qu’elle n’est pas ma surprise quand je remarque un petit emplacement, le genre de ceux dans lesquels l’on peut placer des petits items magiques ! Une Chain Mail, renforcée et slotée ! Quelle trouvaille !
C’est à ce moment que j’entends un cri. Yéranda. J’eus le réflexe, en bon voleur que je suis, de mettre la Chain Mail dans mon sac en courant en bas. Et là je le vis. Ce salaud est en train de battre Yéranda à l’aide d’une dague, des plus basiques mais des plus mortelles. Ma pauvre amante succombe lentement aux coups répétés du bourgeois, qui criait comme un dérangé : « On m’a volé ma vaisselle ! On m’a volé ma vaisselle ! ». Dans sa fureur il en avait oublié que j’étais là. J’utilise mon talent chèrement acquis pour me fondre dans l’environnement. Je me glisse sous ma cape, et marche lentement vers le bourgeois, toujours occupé à frapper Yéranda bien qu’il n’en reste plus grand-chose. Je me glisse derrière lui, et utilise tout mon talent de brigand pour lui asséner un mortel coup de dague dans la gorge, avec une force que je ne me devinais pas. Une giclée rouge vient bien vite rejoindre sur le sol de la pièce le sang de la malheureuse Yéranda. Le corps du bourgeois tombe sur le sol, sur celui de mon amante.
Il ne faut pas que je traîne. J’emporte ce que je peux dans mon sac, mais je ne peux trop me charger. Je ne jette pas un regard à celle qui m’a aimé. Je n’ai pas le temps.
Je m’empresse de sortir de la maison, revêt ma cape et m’enfonce dans le noir de cette nuit tragique. Juste quand j’arrive dans les bois, j’entends derrière moi les pas de la Garde sans doute alertée par quelques passants ayant entendu le cri de la malheureuse.
Morte pour de la vaisselle. Risible.
Je m'arrête pour me reposer un peu, et m'assied contre un arbre.
(NDLA : ce n'est que le début d'une série que j'espère longue, qui racontera l'évolution de mon personnage RP et quelques histoires inutiles, ah, et j'ai conscience que c'est à chier je post juste ça pour le garder)
Sujet: Poum poutdout 
